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Geneanet a publié il y a quelques jours son application pour Android, celle pour iOS devant suivre sous peu. Même si celle-ci est aujourd’hui simplement une application de consultation de l’arbre envoyé préalablement sur leur site geneanet.org, il est évident que d’ici quelques mois cette application permettra de modifier son arbre, de l’enrichir, d’ajouter des photos et deviendra un véritable logiciel de gestion de sa généalogie pour smartphones et tablettes.
Avant : des domaines distincts, des produits bien différenciés

Il est intéressant de remarquer que depuis quelques années on assiste à un changement très rapide dans le monde des nouvelles technologies. Les frontières sont brisées, les domaines d’activité se superposent, doucement mais surement. Avant, nous avions un ordinateur sur lequel on installait :
- des logiciels applicatifs (notamment de gestion de généalogie) et
- un navigateur qui nous permettait également de consulter des sites web de partage de données (comme Geneanet).
On distinguait alors bien les différences entre les logiciels comme Heredis et les sites de recherche et de partages de données comme Geneanet. Et ce d’autant plus que l’ordinateur n’était pas connecté en permanence à internet. Chacun avait sa place, et se développait dans son domaine d’activité.
L’arrivée de l’iPhone change la donne en 2007

Mais l’arrivée de l’iPhone en 2007, puis des smartphones Android performants et de l’iPad en 2010 ont tout bousculé en peu de temps. Maintenant, nous avons différents devices (smartphones, tablettes, ordinateurs) qui sont en permanence connectés à un internet toujours plus performant et rapide. Et surtout, le modèle économique représenté par les Apps (ces petits logiciels qu’on installe sur nos smartphones et tablettes) tend à s’imposer également dans le monde des ordinateurs de bureau avec windows 8.Et cela a plusieurs conséquences :
- Les sites internet deviennent de plus en plus efficaces et proposent de véritables logiciels en lignes (que l’on nomme webapps) : on n’a parfois plus besoin de logiciels applicatifs installés sur son ordinateur puisque ceux-ci sont disponibles en ligne. Les plus connus sont notamment les webapps de gestions d’emails comme Gmail ou la suite créative Google Documents.
- Les sites internet de tous bords proposent des applications mobiles (facebook, twitter, mais aussi geneanet) qui sont de véritables logiciels pour smartphones et tablettes, et bientôt pour PC. Ainsi, certains site ne se consultent que via des Apps mobile (comme news republic), et le trafic internet mondial via mobile explose au point de dépasser parfois les ordinateurs de bureau. Les applications mobiles révolutionnent notre façon de consulter internet, et aussi notre façon de faire notre généalogie.
- Les éditeurs de logiciels se doivent de proposer leurs logiciels pour les mobiles : les anciens logiciels pour PC sont donc obligés d’être connectés en permanence à internet pour synchroniser leurs données. Et ce faisant, ils investissent dans des sites de partage de données (comme planete-genealogie.fr).
Et ainsi nous avons des sites internet comme Geneanet qui empiètent le marché du logiciel de généalogie (que ce soit via les applications mobiles ou via leur arbre en ligne propulsé par geneweb) et des logiciels de généalogie comme Heredis qui ont besoin de se développer dans les technologies internet pour proposer leurs applications sur mobiles et empiètent sur le marché des sites de recherche et de partage de données en ligne.
Le futur, la convergence
Dans un avenir proches Geneanet, MyHeritage, BSD Concept (Heredis), Généatique (CDIP), FamilySearch ou Ancestry, pourtant issus d’univers différents, proposeront les mêmes services, et nous devront nous, généalogistes amateurs et professionnels, choisir et sélectionner les plus innovants, les plus performants et ceux qui évolueront le plus rapidement. Et à ce jeux là, je pense que les mammouths-éditeurs de logiciels BSD Concept et le CDIP vont y laisser des plumes s’ils ne se mettent pas à jour plus vite. Cela fait des années que leurs modifications annuelles ne sont qu’esthétiques, ou presque. Il va falloir faire quelque chose pour espérer continuer à exister dans une dizaine d’années mesdames et messieurs les éditeurs.
65 comments
Voilà pourquoi j’ai abandonné Heredis pour aller vers MyHeritage, il y a un an, depuis la sortie d’H13) et Ancestry (depuis 3 ans). BSD est CDIP sont complètement largués. Geneanet me plait moins avançant eux aussi à petits coups de nouveautés de temps en temps. Bref, on voit bien que l’Outre-Antlantique a du retard et, est peu à l’écoute de sa clientèle !
Je voulais surtout dire 100% MyHeritage et 0% Heredis, car j’utilise Family Tree Builder depuis 4 ans et voici ce que j’en disais il y a 3 ans !
http://bsd-pour-tous.purforum.com/t3127-family-tree-builder#44491
Je pense que les américaines ont une longueur d’avance sur nous…Heredis n’est en réalité qu’un petit logiciel qui n’a aucune existence au-delà des frontières françaises et qui, en plus, ne respecte pas les standards. J’observe que le Gedcom, même s’il y a des problèmes, est globalement mieux respecté.
Attention à familysearch…J’ai dans l’idée que le site va être très utilisé dans très peu de temps…
C’est clair que le familySearch Tree est très prometteur. Et il a l’air efficace en terme d’ergonomie. A voir, le jour où l’import gedcom sera efficace justement.
Gageons aussi que les besoins des américains ne sont peut être pas forcément les mêmes que les européens. Et que leurs moyens ne sont pas les mêmes. Comment comparer des petites PME comme geneanet, CDIP ou BSD qui font 1 million (voir moins) d’euros de CA par an et les mormons qui ont des ressources quasi illimitées.
L’offre existe. À chacun de choisir son logiciel suivant ses besoins et ses moyens.
PS: l’Outre Atlantique sur un blog français, c’est les US, pas l’Europe. 😉 Tout le monde ne sait peut être pas que tu vis au Québec.
C’est évident qu’il y a une exception nationale dans la pratique de la généalogie, ne serait-ce que dans le type d’actes disponibles et leur nomenclature. Les logiciels “régionaux” ont leur intérêt par rapport aux blockbusters américains.
Je suis très ambivalente sur ces services en ligne. Le partage d’information me fait pencher de ce côté. Par contre,
rien n’est gratuit dans la vie, surtout pas de l’espace disque sur le web, ces services se payent donc en ramassant les données des utilisateurs afin d’en faire quoi?
Telle est la question!
Et ma réponse sera : “Pour les revendre, tout simplement!”
Au début, j’ai éparpillé ma base sur ce genre de service, jusqu’au jour où j’ai compris qu’avec le sérieux que j’y mettais, je me devais de protéger mes recherches. Comme j’avais les connaissances, j’ai opté pour m’héberger moi-même. Dommage que ça ne soit pas à la portée de tous…
Je ne pense pas que geneanet se paye en vendant nos données personnelles. A mon avis, leur chiffre d’affaire est représenté par les publicités, les ventes de documents (livres, cartes postales, etc.) et les abonnements premium. Je leur demanderai à l’occasion.
Evidemment, le top du top est l’auto-hébergement. Qui n’est pas à la portée de tous, en terme de coût, de difficulté, et de maîtrise. Si on choisit quand même ce mode, je conseille OVH parce que c’est vraiment bien.
Sauf s’il s’agit de données très récentes, les données généalogiques en elles-mêmes sont dans le domaine public, ne sont pas concernées par le droit d’auteur (et ne l’ont jamais été). Alors ?
Très honnêtement, je doute de l’efficacité d’une application généalogique sur iphone (ou tout autre smartphone). C’est joli, ça permet d’emmener sa généalogie avec soit (j’ai Hérédis sur mon iPhone et il faut reconnaître que c’est très joli), de la montrer aux autres et d’avoir sous la main des informations, mais on ne fera jamais de la généalogie uniquement sur smartphone. Allez saisir des notes, transcrire un contrat de mariage ou un bail de 3 ou 5 pages (ou un partage de 40 pages) sur un smartphone dans chaque fiche de vos ancêtres ! ?
La généalogie suppose
– un confort pour lire des documents (actes anciens, photos prises aux AD et à transcrire, en latin ou en flamand) et
– un confort pour la saisie (avec un pavé numérique, possibilité de passer MAJ/min…). Tout celà est impossible sur un écran de smartphone;
Le généalogiste est “condamné” à utiliser au moins un ordinateur portable (et encore, pour retravailler chez soi, rien de mieux qu’un écran 25 pouces ou plus, car aller lire des actes sur les différentes AD en ligne avec un écran de poche c’est impossible).
Car la généalogie ce n’est pas aligner des dates de naissance, de mariage, des prénoms et des communes. Ca c’est à la portée d’un enfant de 12 ans ! La généalogie, c’est aller au délà du simple état civil de ses ancêtres et comprendre les métiers qu’ils ont exercé, les terres qu’ils ont travaillés (baux, terriers), les relations qu’ils ont noué (contrat de mariages, dispenses matrimoniales) en passant beaucoup de temps en salle de lecture aux archives.
Donc tout ce qui touche dans le cadre généalogique le smartphone et tablette relève plus du gadget et comme tout gadget c’est amusant, mais ça s’arrêtera là.
au mieux celà conviendra t il au collectionneur d’ancêtres (qui alignera fièrement des noms, prénoms, dates et des communes sur plusieurs colonnes, mais ça, même Excel peut le faire à la limite)
merci pour l’analyse de Roselyne, à laquelle j’adhère (et donc je n’ai rien à ajouter) et que je salue au passage 😉
Tout à fait d’accord. J’utilise depuis des années le logiciel US Reunion dont l’une des caractéristiques qui m’ont convaincu à le conserver est sa capacité à faire de la saisie rapide et en grand volume, ce que ne permet pas et ne permettra pas une web app sur tablette.
J’ai mis au point une procédure pour exporter mes données sur Geneanet qui inclus un post-traitement des informations et je ne vois pas comment ce pourrait obtenir la même chose sur une tablette.
Par contre, pouvoir consulter ma généalogie sur la tablette avec un confort et une ergonomie adaptés me parait une avancée intéressante.
De là à y voir une convergence totale, sans doute pas en ce qui me concerne.
Je suis créateur d’un arbre de 1500 personnes avec 10 12 générations. J’ai commencé sur généanet rose et bleu puis geneweb gratuit; puis j’ai ouvert par mégarde Héritage.com qui m’a apporté un cousin en Ardèche que je n’ai pu exploiter car au delà de 250 membres affichés ils me demandaient de cotiser premium, ce qui n’avait aucun sens car geneanet gratuit procure tous les cousinages nécéssaires et même plus.
Sur les conseils d’une cousine j’ai acheté Heredis 11 et j’y ai transféré mon gedcom geneanet de 500 individus qui est vite devenu un arbre de 150 en transférant le livre de mon giénial cousin généalogiste René Clenchard, la famille Clenchard de Saint Benoit en Glandève (04) et Guillaumes (06).
A ce sujet je voudrais faire cesser les critiques à l’encontre des “professionnels” qui font payer leurs recherches. Quoi de plus normal que d’acheter leurs livres, soit papier soit numériques avec recours aux logiciels généalogiques: une mine.René Clenchard m’a tout appris et m’a lancé vers Hérédis;
J’en suis à Hérédis 13 (payant 60 €) mais Planète généalogie (gratuit) n’apporte pas grand chose car il faut payer 1€ pour voir une personne, ce qui est fastidieux et nous empêche de découvrir nos cousins. Alors qu’avec les alertes geneanet on voit mille personnes sans débourser un sou (ce qui est normal car notre cousin voit simultanément gratuitement nos 1000 ascendants et alliés).
Lorsque j’ai voulu rechercher les ancêtres américains de ma petite fille j’ai découvert ancestry.com un logiciel (mormon sans doute?) d’une remarquable efficacité car il se base sur les recensements décennaux américains pour faire découvrir d’un coup des fratries de 5 à 15 enfants. Remarquables; Puis on trouve les livres, magazines quotidiens, faire part, éloges funèbres, tombes, liste de passagers des bateaux d’immigrants. Une mine mais chère (environ 30€ par semestre). Pas très convivial non plus.: rien ne permet de trouver facilement des cousins et de trouver des arbres descendants.
C’est alors que j’ai découvert un petit groupement de descendants de “Manchois” qui ont créé un arbre collectif geneanet gratuit qui arrive à avoir plus de 100000 individus gérés par une cinquantaine de magiciens bénévoles. Comme dans ancestry les progrès sont fulgurants et les cousinages se multiplient à la 10ème génération.
C’est formidable ce geneanet!: Les progrès on les attend sur la possibilité d’intégrer dans son arbre des branches entières de cousins ou alliés et de publier des Chroniques lisisbles sur IPAD, moyennant peut être une petite rémunération (de l’ordre de 3€ pour 100 pages, 5€ pour 250 pages) avec obligation comme sur Wikipedia de publier des rectificatifs, additifs, ajouts de branches, listes de cousinages. L’objectif c’est bien sûr d’arriver à nous proclamer tous cousins comme le fondateur de la Croix Rouge…
à tous mes cousins français, belges, allemands , anglais, italiens et à tous les amis de mes cousins
alain revel
Bjr,
Quitte à passer pour rétrograde, je trouve excessif de se présenter comme généalogiste quand on se contente de bricoler sa généalogie et de se trouver des “cousins” en puisant sur des sites de partage gratuits ou payants.
Vous parlez en fait d’utilisateurs de données généalogiques. Loisir parfaitement estimable convoité par des officines à but lucratif, ce qui préoccupe les services d’archives qui font valoir qu’il s’agit de données publiques appartenant aux collectivités départementales ou nationale selon les dépôts et certainement pas à ceux qui entendent en tirer profit. La mise en ligne des BMS et NMD par les départements leur coupe un peu l’herbe sous le pied.
Le généalogiste reste celui qui effectue des recherches directement à partir des documents originaux détenus par les services d’archives. Il est capable de lire les écritures anciennes, d’interpréter un texte, de comprendre des situations et de résoudre des problèmes. Il vérifie aussi systématiquement les données qui lui ont été communiquées parce qu’il constate journellement des erreurs sur Internet. Pas seulement des coquilles mais des filiations non avérées et des absurdités manifestes.
Nombreux sont les généalogistes qui, ayant réalisé par eux-mêmes leur arbre généalogique, se mettent à réaliser bénévolement des publications, relevés et dépouillements pour le compte des associations et… des sites généalogiques. Ils aident également les débutants à démarrer.
L’historien des familles met la barre plus haut : à partir de l’arbre, il s’efforce à travers diverses sources et séries de retracer la vie de ses aïeux, exercice nécessitant un minimum de connaissances mais nettement plus intéressant.
Pour les généalogistes et historiens des familles, les logiciels sont un simple outil pour gérer la masse d’informations, sortir des listings, accessoirement pour réaliser des arbres plus ou moins décoratifs. Pour eux, encore, Internet est un autre outil permettant des comparaisons et de trouver des indices, d’ouvrir des pistes de recherches surtout en généalogie descendante. Plus intéressant, il élargit la communauté généalogique notamment vers l’étranger et lui sert de lien.
Il y a donc un monde entre le besogneux et le consommateur, fût-il équipé dernier cri, qui ignore superbement les sources.
Vous distinguez, si je résume, l’historien des familles, le généalogiste et l’utilisateurs de données généalogiques. J’imagine que vous vous placez dans une des deux premières catégories, vu comme vous jugez la troisième. De quelle catégorie fais-je partie ? Peut importe finalement.
Ce que je pense, c’est que chacun pratique ce loisir comme il l’entend. Et qu’on n’est personne pour en juger.
Et je pense aussi que la technologie aide chacune des trois catégories que vous désignez., et que mieux elle est gérée, intégrée, simple et puissante, plus elle nous aide.
Je viens de lire l’article, et il y a un détail qui me chiffonne.
On ne parle jamais d’ergonomie.
Clément, tu indiques que tu vas prochainement faire le saut en passant d’Heredis à Geneanet. Pourquoi pas, n’importe qui peut changer de logiciel quand bon lui semble suivant ses aspirations.
Mais ce qui m’étonne, c’est la raison que tu donnes. Geneanet va bientôt sortir une version où l’on pourra saisir directement depuis une tablette.
Cela veut il dire que TOUTES tes saisies se feront sur tablette ? A titre personnel, quand je me mets à faire de la saisie, chercher des actes sur internet, les implémenter dans ma généalogie, je passe au minimum 1h au moins dessus. J’ai du mal à imaginer me faire des sessions de plusieurs heures de saisie sur une tablette.
Pour moi, à ce jour, la tablette va servir en déplacement. Mais pas à la maison, où il y a le confort d’un grand écran, du clavier et de la souris. La généalogie est chronophage, et pour ceux qui font leurs recherches quasi excluvisement sur Internet, il faut tout un tas de petits logiciels annexes (pour reprendre les images pour n’en citer qu’un).
D’ailleurs, au passage, il est tout à fait possible de saisir directement sa généalogie sur Geneanet, et ce depuis des années. Inutile de passer par Heredis, Geneatique, Gramps ou autre.
Pour faire basculer les utilisateurs des mastodontes (CDIP – BSD) vers Geneanet, il faudrait aussi que Geneanet propose une interface de saisie convivial sur PC (et Mac, et Linux…). Là, il y aurait peut-être un gros transfert d’utilisateurs.
D’accord avec toi sur toute la ligne. L’ergonomie et la simplicité doivent être au cœur de la conception des logiciels. C’est d’ailleurs pour ça qu’on peut remarquer que de tous les services puissants, ce sont les plus simples qui persistent et qui donnent le “la” pour les autres services. (Google, iOS, …).
Les américains (Les mormons) sont précisément en train de faire évoluer la norme (voir les liens http://www.gedcomx.org/ et https://www.familysearch.org/developers/docs/guides/gedcom-x )
Inutile donc d’y penser nous-mêmes et de concevoir une énième norme qui n’aurait guère de chance de devenir un standard ! Soyons attentif à ce qui se passe outre-atlantique. Et rien ne vous empêche d’y participer s’agissant d’un projet ouvert.