Depuis quelques temps, mon logiciel de généalogie principal est devenu Geneanet. Je saisis directement mes données généalogiques sur mon arbre en ligne, comme de nombreux généalogistes. Alors que je vante volontiers la qualité de la saisie d’Heredis (notamment par la saisie d’actes, son principal atout), j’ai pris la décision de basculer vers le tout Geneanet. Explications.
Le travail collaboratif : le déclencheur
Depuis quelques mois maintenant, mon père travaille avec moi sur notre généalogie. Il est en train de rédiger la biographie de Jules Chabaud (il en est à près de 70 pages rédigées !) à partir de documents personnels mais également à partir de données de l’État Civil ou d’informations recueillies sur le web. Après de longues discussions, il a finalement été d’accord pour les saisir en ligne afin d’enrichir mes données généalogiques, mais uniquement si c’était simple et que ça ne lui prenait pas trop de temps. Je lui ai donc fourni mes identifiants Geneanet et il saisit directement son travail sur mon arbre en ligne.
Cet aspect collaboratif me tenait à cœur parce que cela fait des années que je souhaite impliquer ma famille dans mes recherches, et je suis satisfait que cela se concrétise. Pour lui, tout est facile : il n’a pas à créer de compte et il n’a pas à installer de logiciel. Pour moi, cela me permet de bénéficier de ses recherches généalogiques “en temps réel” (ou presque, mon père ne met quand même pas tout en ligne, pour que je continue à venir le voir). Maintenant mon père dispose de son compte Geneanet et dispose d’un accès “éditeur” à mon arbre.
Cependant ce travail collaboratif a des contraintes. J’avais ainsi deux arbres qui évoluaient de manière autonome : un arbre sur Heredis en local dont j’étais le seul éditeur et un arbre sur Geneanet où mon père était le seul éditeur actif, ne m’en servant que comme sauvegarde et vitrine. Mais comment bien synchroniser ces deux supports ? Je ne pouvais plus écraser ma sauvegarde Geneanet par le GEDCOM issu d’Heredis sans perdre le travail de mon père, et vice versa. C’était devenu compliqué. Il a donc fallu faire un choix de support principal. J’ai choisi Geneanet pour ne pas casser dans l’œuf l’élan paternel car, à ma connaissance, on ne peut pas travailler collaborativement sur un arbre Heredis.
La centralisation des données : une nécessité
On le sait tous, passer d’un logiciel à un autre via le GEDCOM est une opération périlleuse. La perte des données est possible mais ne se découvre parfois que des années plus tard. La raison est que ce standard n’est pas toujours bien respecté par les éditeurs de logiciels : est-ce le problème du format GEDCOM, certes un peu ancien, peut-être obsolète ou la volonté politique des éditeurs de logiciels qui trouvent un intérêt économique à ne pas être totalement compatible ? En tout état de cause, transférer son arbre est source de stress par l’éventuelle perte de données associée, et je crois nécessaire à l’heure actuelle de faire le choix d’un logiciel “central”, et globalement de s’y tenir.
Cette centralisation des données n’est pas qu’une question de confiance dans les données saisies et d’assurance contre la perte des données généalogiques. C’est aussi primordial pour bien travailler, pour ne pas se disperser. La variété des supports de travail, la dispersion des informations sur plusieurs outils est source de perte d’efficacité. Bien que je ne sois pas un ayatollah de l’organisation, et que je vous inviterais volontiers à papillonner et à fureter dans les archives par pur plaisir, un rien de méthodologie est quand même indispensable. Cette méthodologie, pour moi, commence (et s’arrête presque) à la centralisation des données. Une méthode, un disque dur, un logiciel.
Le “tout en ligne” : une facilité
Travailler sur Geneanet a des inconvénients (nous reviendrons sur la qualité de la saisie dans un paragraphe plus bas) mais aussi des avantages intéressants. Le premier est celui du travail totalement en ligne. Je suis conscient que pour certains cela soit un inconvénient, mais pas pour moi.
Je n’ai dorénavant plus de logiciel à installer sur ma machine. En réalité, je n’ai donc plus de machine spécifiquement dédiée à la généalogie. Tous les ordinateurs disposant d’un accès internet peuvent me servir pour travailler. Mon arbre en ligne est sur Geneanet donc, mes documents de recherche (tableurs excel, notices biographiques, etc.) sont soit sur Google Drive, soit sur le blog genBècle. Evidemment, j’utilise toujours mon carnet par plaisir d’écrire, mais je dois dire que la possibilité de créer un Formulaire Google qui incrémente automatiquement mon document des “actes à chercher” est très intéressant. La saisie est facile et rapide. Le résultat facilement exploitable. Je suis efficace (ou en tout cas, je le crois).
En somme, je note mes recherches à effectuer sur Google Drive via un formulaire dédié, je fais mes recherches en ligne sur les sites d’archives en ligne, sur Geneanet et Filae et je centralise les données sur mon arbre Geneanet. Enfin, quand j’en ressens le besoin, je synthétise mes recherches sous forme d’article sur le blog, ou d’une autre manière. Cette manière de travailler me convient, et apporte un “plus” par rapport à mon ancienne méthode de travail, qui nécessitait un support informatique dédié.
La qualité de la saisie : le facteur limitant
La volonté d’un travail collaboratif centralisé, les avantages du cloud computing, tout cela serait vain si la qualité de saisie était désastreuse. Même si la qualité de saisie de Geneanet est loin d’égaler celle d’Heredis (notamment la saisie par acte qui est vraiment excellente), elle est très correcte. Elle est même bonne si l’on passe par le bon onglet. Car actuellement, il y a deux façon de travailler sur Geneanet, et les deux ne sont pas comparables. La première, c’est de travailler sur l’onglet “Fiche” , l’onglet par défaut. La seconde, c’est de travailler sur l’onglet “Arbre” . Et je vous conseille grandement de passer par cette deuxième solution car la saisie est bien meilleure : plus fluide, plus rapide, plus esthétique, et disposant de la saisie semi-automatique pour les prénoms et les sources.
La cohabitation de ces deux web application n’est pas facile à comprendre pour l’utilisateur, et probablement une source de difficulté pour les développeurs. Est-ce une période de transition pour Geneanet, le remplacement progressif de la version classique de saisie de Geneweb par une version améliorée ? En tout cas, si vous vous lancez dans la saisie directement des informations sur Geneanet, je vous conseille grandement de passer par l’onglet “Arbre”.
Ci-dessus : la différence de présentation entre l’onglet Fiche (image 1) et l’onglet Arbre (image 2). Les images 3 et 4 comparent les 2 outils de saisie de la modification d’une union, l’image 3 en passant par l’onglet Fiche et l’image 4 en passant par l’onglet Arbre.
Sachez enfin que l’application mobile de Geneanet sur Android n’est vraiment pas terrible, elle ne mérite donc pas un grand discours, mais j’imagine qu’on ne peut pas courir plusieurs lièvres à la fois. Je serais donc indulgent de ce côté là, surtout que la saisie sur un mobile n’est qu’un gadget. On travaille sur un ordinateur si on veut travailler longtemps.
Ainsi, la qualité de saisie de Geneanet, si elle peut être améliorée, reste bonne et me suffit pour travailler correctement, même si elle n’égale pas celle de Heredis. En tout cas, elle n’est pas limitante (comme elle l’était par le passé) si l’on utilise le bon onglet, et les bons boutons pour ouvrir les bons outils de saisie.
Conclusion
J’ai choisis de changer mon logiciel central de saisie généalogique d’Heredis à Geneanet. Car malgré une qualité de saisie moins bonne, cela permet un travail collaboratif avec les autres membre de ma famille, de ne plus avoir besoin d’un logiciel installé (et donc d’un ordinateur dédié à ma généalogie) et ainsi de travailler de partout. De plus, je crois que la tendance depuis de nombreuses années est à la convergence des logiciels de généalogie (qui se mettent à fournir des documents de recherche et des bases de données) et des sites internet de recherches généalogiques (qui proposent dorénavant des outils de saisie avancés et aboutis) et Geneanet prouve par ses incessantes évolutions qu’ils sont bien dans cette dynamique.
45 comments
Bonsoir,
je respecte les passions de tout à chacun dès l’instant qu’elle n’empiète pas sur la vie privée des autres. Nous sommes en 2020 et toutes les données généalogiques sans accord des parties prenantes se retrouvent sur google. Il n’y a aucun respect des données privées par les utilisateurs de Geneanet qui les rendent publiques. Je ne veux pas que ma vie privée soit accessible à un de mes futurs employeurs ou tout autre individu. Je n’ai pas mon mot à dire parce que je ne fais pas partie de cette communauté. Néanmoins, avec mon nom et mon prénom toute l’histoire de ma famille est accessible en un clic. C’est un non-sens irrespecteux de ma personne.
Bien à vous.
Bonjour,
Meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Je partage totalement votre avis, surtout avec la mise en open data des données de décès de l’INSEE. Généanet devrait régler son fichier robots.txt en fonction de la contemporanéité des données à minima vis à vis des moteurs de recherche (mais c’est un choix pour amener des clients). J’ai été obligé de relancer deux fois une personne qui fait “mes villages” en Corse car il ajoutait quatre filles aux enfants existants de mon grand père. Je lui ai apporté des preuves par deux fois, en plus les données correctes ont été publiées sur un arbre d’un cousin depuis des années, les miennes sont occultées. Il ne comprenait pas pas que je prenais cela pour une atteinte à l’honneur de ma famille.
J’ai plein de contemporains vivants ou décédés, mais le filtre est à 120 ans.
En plus certains en Corse remettent en cause des héritages très anciens, à l’époque on donnait les terres au bord de mer qui ne valaient rien à cause du paludisme.
De plus il y a eu des lois comme le droit à l’oubli, le RGPD
Cordialement
Franck Tomi
Bonjour,
J’aimerais savoir si vous continuez à fonctionner ainsi car cela me tente assez de faire de même ? Avez-vous changer quelque chose dans votre façon de travailler (Google Form, Geneanet, etc.) ?
Après quelques années d’expérience, avez-vous des avantages ou inconvénients à partager et qui ne l’étaient pas dans votre billet d’origine ?
Merci par avance.
Bonjour,
J’aimerais savoir si vous continuer à fonctionner ainsi car cela me tente assez de faire de même ? Avez-vous changer quelque chose dans votre façon de travailler (Google Form, Geneanet, etc.) ? Après quelques années d’expérience, avez-vous des avantages ou inconvénients à partager et qui ne l’étaient pas dans votre billet d’origine ? Merci par avance.
Bonjour à tous,
Je saisis avec la version “fiches” depuis un bail…
La version arbre me gonfle, me désoriente et je la trouve moche.
J’espère que les 2 interfaces continueront à cohabiter.
Les modos et admins utilisent encore la version “fiches” (quand ils ont le choix… ).
Étonnant non?
; )
Non, ce n’est pas étonnant.
Je crois qu’il faut vraiment faire comme on le sent, comme on préfère. Mais pour les développeurs, je pense que deux interfaces à faire progresser, c’est toujours plus compliqué et moins évident que de n’en faire progresser qu’une seule.
Mais si vous êtes satisfaite, c’est le principal.
Bonjour à tous,
Je me remets à la généalogie après quelques années de pause et votre article vient à pic. En effet, je suis dans la situation où mon fichier gedcom ne peut être relu par une nouvelle version du logiciel que j’utilisais à l’époque…
A la lecture de l’article, je me suis lancé avec geneanet. Effectivement, il vaut mieux utiliser l’onglet arbre plus pratique et plus esthétique. Un petit bémol pour ma part avec les liens avec les actes qu’on ne peut faire directement via geneanet car les archives départementales semblent demander leur accord.
En tout cas, bravo pour votre blog et la qualité ainsi que la précision de vos articles.
Christophe
Je suis super content si l’article tombe bien pour vous. Je crois qu’on est à un tournant (depuis deux-trois ans et encore pour deux-trois ans) des logiciels. Fini les logiciels à l’ancienne. L’avenir est aux web applications, app mobiles.
Concernant la réutilisation des actes, je pense que depuis décembre 2016 on peut (comme le fait Filae).
Bonjour Clément,
Je ne pense pas que la réutilisation des actes soit encore envisageable, Filae paye une licence même depuis les deux textes de loi sont passés.
La Cada a été saisie et a statué le 15/12/2016:
http://www.cada.fr/conseil-20165659,20165659.html
http://www.kpratique.fr/Le-fil-d-Ariane-de-la-CADA-pour-la-reutilisation-des-archives-publiques-en-periode-transitoire_a454.html
Du côté des administrations, ils ont été plus réactifs et ont établi une nouvelle mouture de leurs licences: https://www.etalab.gouv.fr/nouvelle-licence-pour-la-reutilisation-des-informations-publiques-elements-de-clarification
Cordialement
Franck
Bonjour Clément.
Pour passer au collaboratif, j’utilise maintenant webtrees à la place d’Heredis. Je trouve ça top, je peux gérer aussi les niveaux de confidentialité.
Merci pour tes articles très intéressants.
Aurélie
Bonjour Aurélie,
je ne connais pas WebTrees, c’est un bon logiciel ?
Merci du compliment, il fait sincèrement plaisir.
Clément.
Bonjour à tous,
Webtrees n’est pas à la portée de tous, encore moins des béotiens qui ne savent pas utiliser PHP et MySQL. Il existe cependant des logiciels tout en un afin de faciliter l’installation, de plus il faut un espace chez un opérateur acceptant ces technologies.
Cordialement
Franck
j’utilise également webtrees, depuis plusieurs années, car je voulais un logiciel tout en ligne et collaboratif, cela semble un peu ardu au début mais pas besoin d’être un ténor de l’informatique.
il est pratique aussi pour faire cohabité plusieurs généalogies, ses nombreux paramètres et fonctions offrent plein de possibilités, de plus il est gratuit et libre.
Pour mon cas personnel, je ne suis pas encore prêt à faire de Geneanet ou une autre plateforme en ligne, mon unique logiciel de généalogie. Ce qui me freine: la gestion des contemporains ou des informations que je considère confidentielles.
Par principe, et selon les CGU de Geneanet d’ailleurs, je devrais obtenir une autorisation des contemporains avant de les enregistrer dans mon arbre sur Geneanet. Dans ma base, j’ai des informations sur mes cousins, leurs enfants ou parents plus ou moins éloignés encore vivantes. Je ne me vois pas aujourd’hui leur demander l’autorisation d’enregistrer des informations à leur sujet dans mon arbre Geneanet. Même si Geneanet me donne plusieurs options pour cacher ces informations, il n’en reste pas moins qu’en les enregistrant dans mon arbre Geneanet, je transmets ces informations à Geneanet (à un tiers donc) à qui je confie la sauvegarde et la protection de mes données. En faisant une analogie, si une personne de mes connaissances (pas de la famille) que je considère de confiance, me demandait ma base complète, je ne la lui transmettrai pas. Ma base contient des informations transmises à moi pour mes recherches ou en tant que généalogiste de la famille, mais pas nécessairement dans le but de les partager avec des tiers. Je préfère donc garder ma base dans un logiciel sur mon ordinateur personnel. Notez que dans cette analyse, ce n’est pas Geneanet qui est en cause, je n’ai pas de raisons particulières de douter de leur sérieux et de leur capacité à préserver la confidentialité des données que je peux leur confier. Dans mon cas, je préfère avoir, via la fonction d’export Gedcom, le contrôle sur l’anonymisation ou la désensibilisation des données que je confie à Geneanet. Si Geneanet est hacké, si un problème de configuration ou bug expose mes données ou si un employé mal intentionné publie des données, alors il n’y a pas ou peu d’impact pour moi.Bien sûr, chaque personne a des sensibilités différentes au sujet de la protection des données confidentielles, chaque personne a des utilisations différentes de Geneanet. J’encourage le partage et l’utilisation de la plateforme Geneanet dans ce but.
Sur Geneanet, il y a quelques fonctionnalités qui ne sont pas disponibles pour l’instant et que je considère comme essentielles (pour mon utilisation personnelle) en vue de l’adopter comme logiciel unique la possibilité d’associer plusieurs sources à un événement, la possibilité d’ajouter des notes sur les lieux.
Bonsoir,
Bien que par défaut Généanet affiche certains contemporains, il y a un réglage qui permet de porter à 120 ans ce délai.
Cordialement
Franck Tomi
Je crois, mais peut-être que je me trompe, que ce que veut dire Pierre-Louis c’est que même si tu masques les contemporains, ils sont quand même stockés sur le serveur de Geneanet et que rien que cette possibilité le gêne.
Bonsoir Clément,
Oui j’ai compris après coup, je comprends l’engagement pris avec ces personnes. Mais sinon tôt au tard en recoupant avec des tas de sites annexes, on finit par trouver des informations laissées, même sur des sites qui n’existent plus. Même sur les réseaux sociaux combien ne protègent pas correctement leur profil, et on peut savoir trop d’éléments sur leur vie privée.
Sinon sur la sécurité en ayant soit même un PC connecté au Net, je pense que nous sommes peut être plus sujets à du piratage d’informations quo peuvent être vendues en big data.
Tu as raison dans le fond, avec de l’huile de coude, avec tout un tas d’astuces, on peut tout faire et tout pirater : les réseaux sociaux, les ordinateur perssonnels, le cloud, les sites de généalogie, etc. Cela dit, on peut comprendre la crainte de Pierre-Louis et sa volonté de protéger du mieux qu’il peut ses contemporains.
De mon côté je suis de ton avis ; je ne crains pas mettre mes données en ligne sur Geneanet, y compris celles de mes contemporains. Je n’ai pas peur. Je masque ces fiches par défaut, bien entendu, afin de les protéger de certains internautes malveillants, mais je ne compte pas effacer ces fiches.
Bonjour,
j’aimerais faire une précision sur la rédaction d’un livre dans Geneanet. C’est d’une façon un peu détourné possible.
Pour ça il faut passer par “Chronique familiale”, ici on peut faire dans la façon “Wiki” un récit sur tous dans sa famille, son arbre ou un détail dans sa histoire, le tout avec un ajout de photos etc.
Si on est habitué de faire des pages web en “html”, on peu aussi faire son livre comme une site web et la mettre dans la chronique.
Enfin, Geneanet propose tellement des choses, qui rend la site pour les novices quelque fois compliqué.
Enfin, moi personnellement, je préfère de travailler avec la vue “fichier” e la vue “arbre” me sert pour rapidement trouver les personnes autour d’individu que je suis en train de actualiser.
Bonne journée à vous tous 🙂